Fontaines lumineuses du Rond-Point des Champs-Elysées

Mise au point…

 

Ces fontaines tiennent davantage du gadget technologique et du bling bling si caractéristique de l’avenue des Champs-Elysées, bien loin des préoccupations quotidiennes de la grande majorité des habitants de la région.

L’argument avancé par la Mairie de Paris, à savoir que la somme de 6,3 millions d’euros -soit un pognon de dingue de 350 000 euros par « douche dorée » pour rester pragmatique- est entièrement financée par le mécénat est bidon car 66 % sont déductibles fiscalement, et donc in fine financés par la collectivité.

Parmi les donateurs on trouve la société Dassault, d’ailleurs propriétaire d’un hôtel particulier sur cette place. Cette officine exportatrice d’armements semant le chaos et la mort dans le monde avec la bénédiction de l’État français défiscalise ainsi ses profits et s’offre à bon compte une image de mécène « éclairé » auprès des crédules !

Ce que les riverains et les touristes ne savent pas, c’est que dans le même temps, l’art et la convivialité populaires sont censurés et réprimés par la Préfecture de Police de Paris, avec la complicité de la Mairie. Mme Hidalgo préfère « l’art » élitiste et la gentrification au profit de quelques uns à la prise en compte des besoins de la majorité de la population. Ainsi, la fresque des Black Lines consacrée aux Gilets Jaunes rue d’Aubervilliers a été censurée il y a un mois (1), et la cabane des Gilets Jaunes de la place des Fêtes détruite il y a deux semaines ! Ces créations invitant à la réflexion et à la solidarité n’avaient rien coûté au contribuable…

De plus, les deux tiers des fontaines à Paris fonctionnent mal, et plus de la moitié ne sont plus en eau, que ce soit des fontaines historiques ou plus récentes, particulièrement dans les quartiers populaires moins visités par les touristes (2).

Ces six fontaines lumineuses, dont nous ne discuterons pas ici le coté esthétique, est représentative de la vision bobo de la politique culturelle à la très macroniste mairie de Paris. Le point d’orgue de cette politique sera le bouquet de tulipes de Jeff Koons, ex-trader, et idole de la vacuité postmoderne, une babiole à 3,5 millions d’Euros. De plus, la spéculation est entretenue par les plus riches qui, non contents de s’approprier le bien commun, utilisent l’art pour défiscaliser leurs profits. Qui va payer la maintenance de cette usine à gaz représentative de la société de l’hyper-consommation ?

La mairie de Paris se moque des économies d’énergie en installant des fontaines nécessitant une alimentation électrique en continu pour tournicoter et pour briller, avec Las Vegas comme modèle ? En ces temps où de plus en plus de gens d’ici et d’ailleurs peinent à payer leurs factures d’eau et d’électricité, nous Gilets Jaunes, sommes pour un art populaire en prise avec les réalités du quotidien.

Nous Gilets Jaunes nous opposons à cette inauguration, vus les camarades blessés, mutilés, condamnés, et emprisonnés. Nous ne céderont pas face à la répression de la Ville et de l’État.

21 Mars 2019

Les Gilets Jaunes de

Paris – Banlieue

(1) Depuis, une seconde fresque, rue des Poternes dans le 13e arrdt, a également été censurée…

(2) https://www.latribunedelart.com/la-grande-misere-des-fontaines-parisiennes (4 août 2017)